11 choses que les 60-80 ans continuent d’acheter et que leurs petits-enfants n’utiliseront jamais

11 choses que les 60-80 ans continuent d’acheter et que leurs petits-enfants n’utiliseront jamais

Le fossé entre les générations se mesure souvent à l’aune des technologies adoptées ou délaissées. Pourtant, il se niche aussi, plus discrètement, dans les placards, les vitrines et les habitudes de consommation. Pour la tranche d’âge des 60-80 ans, certains achats relèvent de l’évidence, du confort, voire d’un certain statut social acquis de longue date. Pour leurs petits-enfants, nés avec un smartphone à portée de main, ces mêmes objets apparaissent comme des reliques d’un autre temps, des curiosités dont l’utilité et la valeur leur échappent complètement. Ce décalage n’est pas qu’une simple question de modernité, il raconte une histoire de valeurs, de souvenirs et de modes de vie qui se transforment, laissant derrière eux des objets emblématiques d’une époque révolue.

Les services en porcelaine fine et leur attrait disparu

Dans de nombreuses maisons, le service en porcelaine fine, celui des grandes occasions, trône fièrement dans un vaisselier, à l’abri de la poussière et des chocs. Pour la génération des baby-boomers, il représente bien plus qu’une simple vaisselle : c’est un héritage, un symbole de raffinement et le témoin des repas de famille importants.

Un symbole de statut social révolu

Acquérir un service complet en porcelaine de Limoges ou d’une autre grande manufacture était autrefois un marqueur social fort. Il signifiait une certaine réussite et le respect des traditions de l’art de la table. Chaque pièce, de l’assiette à la soupière, était choisie avec soin et souvent reçue en cadeau de mariage. Aujourd’hui, cette notion semble complètement désuète. Les jeunes générations privilégient la fonctionnalité et la polyvalence. L’idée d’investir une somme considérable dans une vaisselle qui ne servira que deux fois par an est perçue comme un anachronisme. Le statut social s’exprime désormais différemment, à travers des expériences, des voyages ou des gadgets technologiques.

Le décalage avec les modes de vie actuels

Le quotidien des milléniaux et de la génération Z a changé la donne. Les repas sont moins formels, souvent pris sur le pouce ou de manière plus décontractée. La vaisselle doit être pratique, robuste et, surtout, compatible avec le lave-vaisselle et le micro-ondes, ce qui est rarement le cas des services anciens aux délicats liserés dorés. Plusieurs facteurs expliquent ce désintérêt :

  • Le manque de place : les appartements modernes, plus petits, n’offrent pas l’espace nécessaire pour stocker un service de 48 pièces.
  • L’entretien contraignant : le lavage à la main est une corvée que peu sont prêts à accepter.
  • Un style démodé : les motifs floraux et les formes classiques de la porcelaine fine ne correspondent plus aux esthétiques contemporaines, plus épurées et minimalistes.

Ce qui était un trésor pour les grands-parents devient ainsi un fardeau pour les petits-enfants, qui ne savent que faire de cet héritage encombrant et fragile. Le marché de l’occasion est d’ailleurs saturé de ces services, dont la valeur marchande a considérablement chuté.

Caractéristique Service en porcelaine (vision 60-80 ans) Vaisselle moderne (vision jeunes générations)
Valeur perçue Sentimentale, statutaire, durable Fonctionnelle, esthétique, abordable
Usage Occasions spéciales, réception Quotidien, polyvalent
Coût initial Élevé, investissement Modéré, remplaçable
Entretien Lavage à la main, délicat Passe au lave-vaisselle, robuste

Tout comme la manière de recevoir et de partager un repas a évolué, la façon de se divertir dans son salon a subi une transformation radicale, rendant certains services autrefois indispensables totalement obsolètes.

La télévision par câble, un service dépassé

L’abonnement au câble ou au satellite fut longtemps la porte d’entrée vers un monde de divertissement élargi, avec ses dizaines, voire ses centaines de chaînes. Pour de nombreuses personnes de plus de 60 ans, c’est encore un réflexe, une habitude ancrée. Pourtant, pour leurs petits-enfants, ce modèle de consommation télévisuelle est aussi étrange que de devoir se lever pour changer de chaîne.

L’avènement du streaming et de la VOD

La révolution numérique a engendré des géants comme Netflix, Amazon Prime Video ou Disney+. Ces plateformes de streaming ont totalement redéfini les attentes du public. La jeune génération est habituée à un modèle de vidéo à la demande (VOD), où elle peut choisir quoi regarder, quand et sur quel appareil, sans publicité et sans être contrainte par une grille de programmes rigide. Le concept de « regarder ce qui passe à la télé » est devenu étranger. Le câble, avec ses bouquets de chaînes souvent coûteux et remplis de programmes qui ne les intéressent pas, leur semble être un système inefficace et contraignant.

Un modèle économique à bout de souffle

Le coût est un autre argument de poids. Les abonnements au câble sont souvent onéreux et peu flexibles. Face à cela, la modularité des services de streaming est bien plus séduisante. On peut s’abonner pour un mois, se désabonner, en choisir un autre, créant ainsi une offre personnalisée et souvent moins chère au total. La télévision par câble est perçue comme une relique d’un monde où le consommateur avait peu de choix. Pour un jeune adulte, payer pour des centaines de chaînes dont seulement une poignée est regardée est une aberration économique. Ils ne comprennent pas pourquoi leurs aînés restent fidèles à ce service, souvent par simple habitude ou par crainte de la complexité des nouvelles technologies.

Ce passage d’un service de masse à une consommation ultra-personnalisée ne se limite pas au divertissement. Il se reflète également dans la manière dont nous décorons et investissons nos espaces de vie, notamment avec les objets que l’on choisit d’exposer.

Les collections de bibelots sous un autre jour

Les étagères et les vitrines des grands-parents sont souvent peuplées d’une myriade de petits objets décoratifs : des figurines en porcelaine, des animaux en cristal, des cuillères de collection, des dés à coudre ou encore des fèves de galettes des rois. Ces collections, patiemment accumulées au fil des ans, racontent une histoire, des voyages, des passions. Mais pour un œil plus jeune, elles évoquent surtout le désordre et l’inutilité.

La valeur sentimentale face au minimalisme

Chaque bibelot a une signification pour son propriétaire. Il est un souvenir tangible, un point d’ancrage dans le temps. Pour la génération des 60-80 ans, accumuler ces objets était une façon de personnaliser son intérieur et de montrer ses centres d’intérêt. Cette vision s’oppose frontalement à la tendance actuelle du minimalisme, prônée par de nombreux jeunes adultes. Inspirés par des philosophies comme celle de Marie Kondo, ils cherchent à désencombrer leur espace de vie pour ne garder que l’essentiel, ce qui est à la fois utile et source de joie. Dans cette optique, une collection de bibelots qui prend la poussière est vue comme un fardeau visuel et matériel plutôt que comme un trésor.

Un héritage encombrant

Le problème se pose avec acuité au moment de la transmission. Que faire de la collection de 200 chouettes de grand-mère ? Pour les petits-enfants, ces objets n’ont souvent aucune valeur sentimentale et encore moins de valeur marchande. Ils sont perçus comme kitsch et ne s’intègrent pas dans leurs intérieurs modernes et épurés. Cet héritage devient alors une source de stress : on ne veut pas le jeter par respect pour l’aîné, mais on ne veut pas non plus le garder. C’est un exemple parfait du décalage des valeurs : ce qui était précieux pour une génération devient un simple encombrement pour la suivante.

Ce besoin de conserver des traces physiques du passé, incarné par les bibelots, se retrouve dans un autre domaine où le numérique a tout balayé : celui du support papier.

Le papier, un support en voie de disparition

L’attachement au papier reste très fort chez les seniors. Qu’il s’agisse de s’informer, de communiquer ou de s’organiser, le support physique conserve pour eux une légitimité et une fiabilité que le tout-numérique n’a pas encore réussi à totalement remplacer. Une perception que leurs petits-enfants, natifs du numérique, peinent à saisir.

L’information à l’ère du numérique

L’achat quotidien du journal papier est un rituel pour de nombreuses personnes âgées. C’est un moment tangible, un contact avec l’information qui passe par le toucher, l’odeur de l’encre. De même, l’annuaire téléphonique reste pour certains un outil de référence. Pour la jeune génération, ces objets sont des anachronismes. L’information se consomme en temps réel sur des applications, des sites web et des réseaux sociaux. L’idée de payer pour une information vieille de plusieurs heures, imprimée sur un support périssable, est difficile à concevoir. Quant à l’annuaire, il a été rendu totalement obsolète par les moteurs de recherche.

La correspondance manuscrite, un art perdu

Le papier à lettres, les belles enveloppes, les cartes de vœux et les stylos-plumes sont encore des articles que l’on trouve dans les tiroirs des seniors. Écrire une lettre était un acte réfléchi, personnel et intime. Aujourd’hui, la communication est instantanée : emails, SMS, messages vocaux, appels vidéo. La correspondance manuscrite est devenue une pratique de niche, presque un loisir créatif. Les jeunes générations ne voient pas l’intérêt de passer du temps à écrire, timbrer et poster une lettre alors qu’un message peut être envoyé en quelques secondes. Le charme suranné de l’attente et de l’objet physique leur échappe largement.

De la communication à la cuisine, le passage d’objets spécifiques à des outils polyvalents et numériques suit une logique similaire, illustrant une fois de plus comment les besoins et les habitudes ont profondément changé.

Appareils électroménagers spécialisés, des besoins révolus

La cuisine des années 70 et 80 a vu l’émergence d’une multitude d’appareils électriques conçus pour une seule et unique tâche. Ces gadgets, autrefois symboles de modernité, encombrent aujourd’hui les placards et sont regardés avec perplexité par les plus jeunes, habitués à l’efficacité et à la polyvalence.

La multifonctionnalité comme nouvelle norme

Les cuisines d’aujourd’hui sont souvent équipées de robots multifonctions qui peuvent hacher, mixer, cuire, pétrir et peser. Un seul appareil remplace une dizaine de gadgets. Dans ce contexte, les appareils à usage unique achetés par la génération des 60-80 ans semblent totalement superflus. La liste de ces objets devenus obsolètes est longue :

  • Le couteau électrique pour trancher le rôti du dimanche.
  • L’ouvre-boîte électrique, lourd et encombrant.
  • Le service à fondue, qui ne sert qu’une fois par an.
  • La yaourtière ou la sorbetière, pour des usages très spécifiques.
  • La machine à pain, qui a connu son heure de gloire avant d’être reléguée au fond du garage.

Ces appareils représentent une époque où l’innovation passait par la spécialisation. Aujourd’hui, l’innovation rime avec intégration et optimisation de l’espace.

Des objets à usage unique devenus obsolètes

Pour un jeune qui emménage dans un petit appartement, chaque centimètre carré du plan de travail est précieux. L’idée d’acheter un appareil qui ne servira qu’à une seule tâche est un non-sens. Pourquoi s’encombrer d’un tranche-jambon quand un bon couteau fait l’affaire ? Pourquoi investir dans une crêpière électrique quand une simple poêle suffit ? Leurs aînés, eux, ont connu une époque où posséder ces objets était un signe de confort et de modernité. Ils y restent attachés, non seulement par habitude, mais aussi parce que ces appareils sont souvent synonymes de moments conviviaux et de traditions familiales, une valeur qui dépasse leur simple fonction pratique.

Ces objets, qu’ils soient décoratifs, fonctionnels ou liés au divertissement, dessinent les contours de mondes différents. Ils ne sont pas simplement vieux ou démodés, ils sont les témoins silencieux d’une fracture culturelle et générationnelle. Observer ces différences permet de mieux comprendre non seulement l’évolution de notre société, mais aussi les liens qui unissent et séparent les membres d’une même famille. L’incompréhension des plus jeunes face au service en porcelaine ou à l’abonnement au câble n’est que le reflet d’un rapport au monde, au temps et à la matérialité qui a été profondément bouleversé en l’espace de quelques décennies.

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